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Jeux paralympiques 2O24 : une enquête ouverte après la disparition de trois athlètes congolais

On les avait vus, mercredi 4 septembre, fouler la pelouse du Stade de France. Mireille Nganga, qui souffre d’une déficience au niveau des jambes, concourrait aux épreuves de lancer de poids et de javelot. Emmanuel Grâce Mouambako, sprinteur non-voyant, visait, quant à lui, les qualifications pour la finale du 100 m avec son guide, Sharon Victor Loussanga. Mais, depuis jeudi 5 septembre, les trois athlètes, seuls représentants du Congo-Brazzaville aux Jeux paralympiques de Paris, n’ont plus donné signe de vie.
S’ils avaient participé à la cérémonie d’ouverture, samedi 28 août, ils étaient absents de la cérémonie de clôture, dimanche 8 septembre. La veille, selon le parquet de Bobigny, un responsable de la délégation congolaise a signalé leur disparition à la police, expliquant qu’il n’avait plus aucune nouvelle d’eux et ne les avait plus vus, depuis jeudi, au village des athlètes, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Une enquête a été ouverte pour disparition inquiétante. La brigade de répression de la délinquance contre la personne a été saisie.
L’hypothèse d’une disparition volontaire n’est pas exclue, sans que le caractère inquiétant soit écarté. Elle pourrait aussi prévaloir pour d’autres athlètes ou membres de délégation. Avant même le début des Jeux paralympiques, le 20 août, la volleyeuse rwandaise Claudine Bazubagira a ainsi disparu après être sortie dîner, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), non loin du lieu où sa délégation était hébergée, manquant l’intégralité de la compétition.
La délégation érythréenne a, pour sa part, signalé, le 4 septembre, la disparition du vice-président du Comité érythréen olympique. Ce dernier avait quitté, la veille, le village des athlètes et n’aurait pas été vu depuis.
Ce n’est pas la première fois que ce type de disparition se produit. Les compétitions sportives internationales constituent pour certains athlètes ou membres de délégation une opportunité pour fuir leur pays afin d’obtenir de meilleures conditions de vie. Ainsi, lors des Jeux olympiques de Londres, en 2012, au moins 82 athlètes avaient choisi de rester en Angleterre après les épreuves.
A Paris, la judoka cubaine Dayle Ojeda, elle, n’a pas attendu la fin des Jeux olympiques. Non-qualifiée pour les compétitions, mais venue à Paris pour aider à la préparation de certaines de ses homologues, elle a disparu avant la cérémonie d’ouverture, selon les médias cubains.
Après plusieurs semaines sans donner de nouvelles, elle est réapparue à Valence, en Espagne où elle a trouvé refuge, comme l’a relaté, le 16 août, le site CiberCuba. « Il y a de nombreuses raisons [qui m’ont poussée à faire ce choix], mais le désir de pouvoir m’améliorer en tant qu’athlète et de sentir que je peux grandir sans être arrêtée, ou qu’on me dise que je ne peux pas, étaient quelques-unes de ces raisons », a expliqué la sportive lors d’un entretien.
Yanis Soul
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